Oneof the foundational intellectual pillars of Afrocentricity was the late Dr. Cheikh Anta Diop. He live from December 29, 1923 to February 7, 1986. Dr. Diop was a world renowned scientist and political theorist from Senegal, Afrika. He had the intellectual temerity to say to the world that Kemet and her people were autochthonous to Afrika. Dr

Culture Dans le hors sĂ©rie du » Point » Textes fondamentaux de la pensĂ©e noire » n° 22, mai 2009, la grande spĂ©cialiste disparue le 28 fĂ©vrier 2018 Ă  Paris prĂ©sentait l'auteur de Nations nĂšgres et culture ». Extrait du film Kemtiyu, SĂ©ex Anta », Cheikh Anta Diop d'Ousmane Mbaye qui revient sur la vie du chercheur sĂ©nĂ©galais, dont la spĂ©cialiste Lilyan Kesteloot avait analysĂ© l'Ɠuvre. © DR En 1954, l'historien et Ă©gyp­tologue sĂ©nĂ©galais Cheikh Anta Diop 1923-1986 publie Nations nĂšgres et culture, son ouvrage majeur, sous-titrĂ© De l'AntiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui ». Il entend y corriger les travaux fondateurs de l'Ă©gyptologie en se fondant sur les observations d'historiens grecs comme HĂ©ro­dote 484-425 av. et Dio­dore de Sicile Ier siĂšcle av. dont les travaux ont nourri la connaissance de l'Égypte pendant l'AntiquitĂ© et le Moyen Âge, et les travaux de savants oubliĂ©s ou marginalisĂ©s du XIXe siĂšcle, tel le comte Constantin de Volney 1757-1820. Ces travaux, il les confronte minutieusement Ă  ceux des vedettes de l'Ă©gyptologie, Ă  commencer par Champollion 1790-1832 et Maspero 1847-1916 dont il refuse les thĂšses. Sa mĂ©thode ? DĂ©montrer les erreurs d'interprĂ©tation, dĂ©noncer les illogismes et la mauvaise foi. De la mĂȘme façon, il compare ensuite les travaux des anthropologues et archĂ©ologues Ă  ses propres expĂ©riences de ter­rain » en Afrique sur la statuaire et les peintures des temples, sur les contenus religieux et politiques des documents hié­roglyphiques, sur les structures sociales et le systĂšme de parentĂ©, sur les formes de la grammaire et du lexique de l'Ă©gyptien ancien. Il ira jusqu'Ă  analyser l'Ă©piderme et la morphologie des momies conservĂ©es au Lou­vre et au Caire. Sa thĂšse les tenants de l'impĂ©rialisme occi­dental ont blanchi » l'Égypte, et ce Ă  seule fin de mieux domi­ner les peuples colonisĂ©s. Il s'attache ainsi Ă  dĂ©montrer que la civilisation grecque a empruntĂ© ses formes et son contenu Ă  la civilisation nĂšgre, en particulier Ă©thiopienne, via l'Égypte antique. Cette thĂšse, qui prend Ă  rebours l'Ă©gyptolo­gie officielle, ne trouva jamais vraiment grĂące aux yeux des scientifiques occidentaux. Une influence considĂ©rable Ayant créé un laboratoire de recherche archĂ©ologique Ă  l'uni­versitĂ© de Dakar, Cheikh Anta Diop est sollicitĂ© par l'Unesco pour participer en 1974 Ă  un colloque au Caire sur l'histoire africaine, oĂč sa volontĂ© de faire reconnaĂźtre l'Égypte noire » arrive Ă  convaincre plusieurs collĂšgues. Entre-temps, faute de trouver un jury, sa thĂšse est devenue un livre, publiĂ© dĂšs 1954 par les Ă©ditions PrĂ©sence africaine créées peu de temps auparavant Ă  Paris par le SĂ©né­galais Alioune Diop. Et trĂšs rapidement, elle s'est imposĂ©e auprĂšs de ses lecteurs d'origine africaine comme la preuve de la capacitĂ© des NĂšgres Ă  crĂ©er une grande civilisation ceux qui n'avaient pas d'histoire Ă©crite, selon les thĂšses rĂ©pan­dues de Hegel, en possĂ©daient dĂ©sormais une ; et contraire­ment Ă  ce que disaient les Blancs colonisateurs, la civili­sation africaine prĂ©existait aux civilisations europĂ©ennes. À la veille des indĂ©pendances, Nations nĂšgres et culture devint l'Ă©tendard d'une rĂ©volution culturelle que les NĂšgres agi­taient sous le regard scandalisĂ© d'une puissance coloniale se rĂ©signant mal Ă  lĂącher ses ter­ritoires d'outre-mer. L'influence de son auteur ne cessa alors de s 'Ă©tendre, notamment aux États-Unis oĂč son Ɠuvre fut traduite et connut une influence considĂ©rable dans le milieu intellectuel afro-amĂ©ricain. La pensĂ©e de Cheikh Anta Diop a ainsi donnĂ© naissance Ă  une nouvelle fiertĂ©, mais aussi Ă  une maniĂšre diffĂ©rente de trai­ter l'histoire africaine. Vision polĂ©mique et idĂ©ologique qui dĂ©borde parfois le champ stric­tement scientifique, mais qui va nourrir la revendication identitaire des Noirs en Afrique comme en Europe et en Amé­rique.* Lilyan Kesteloot, a Ă©tĂ© professeur Ă  l'universitĂ© de Dakar, elle a publiĂ© Histoire de la littĂ©rature nĂ©gro-africaine » Karthala, 2001. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Quand Lilyan Kesteloot commentait Cheikh Anta Diop

Positionfrontale et symĂ©trie, principes fondamentaux de l’art pharaonique, tout autant. Rien d’“asiatique”. Le “MaĂźtre des Animaux” est un thĂšme de la mythologie royale africaine dĂ©veloppĂ© dans la vallĂ©e du Nil Ă©gypto-nubienne, au Cameroun et au Nigeria, et dans d’autres royaumes africains prĂ©coloniaux. 28 fĂ©vrier 2018 3 28 /02 /fĂ©vrier /2018 1952 CĂ©lĂšbre confĂ©rence d’égyptologie du Caire de 1974, organisĂ©e par l'UNESCO, qui marque le triomphe dĂ©finitif des thĂšses du grand savant Cheikh Anta Diop sur l’Égypte antique, l'antĂ©rioritĂ© nĂ©gro africaine de la civilisation Ă©gyptienne et sa prĂ©dominance sur la civilisation grĂ©co-romaine sur laquelle l'Occident a fondĂ© son complexe de supĂ©rioritĂ© sur le reste du travaux scientifiques du Pr Cheikh Anta Diop dans le domaine de l'Ă©gyptologie constituent une contribution majeure et une rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre depuis plus de 30 ans, prĂ©cisĂ©ment depuis ce colloque du Caire organisĂ© par l'Unesco dans le cadre d'un grand projet dont la phase 1 lancĂ©e en 1964 et qui s'est achevĂ©e en 1999, a abouti Ă  la rĂ©daction de l'histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique 8 volumes.Pour rappel, ce colloque qui se tient du 28 janvier au 3 fĂ©vrier 1974 est consacrĂ© au Peuplement de l’Égypte ancienne et au DĂ©chiffrement de l'Écriture MĂ©roĂŻtique. Son compte-rendu a fait l'objet d'un ouvrage Le peuplement de l’Égypte ancienne et le dĂ©chiffrement de l'Ă©criture mĂ©roĂŻtique, Actes du colloque tenu au Caire, du 28 janvier au 3 fĂ©vrier 1974, Ă©ditions Unesco, Paris, 1978.. Il a permis Ă  l'ensemble des savants et spĂ©cialistes venus du monde entier, de dĂ©fendre leurs thĂšses durant trois jours, et les a invitĂ©s selon les propres termes des organisateurs onusiens Ă  apporter des Ă©claircissements, Ă  Ă©tablir des faits et Ă  Ă©tayer de preuves en toute rigueur scientifique, Ă  aborder ces questions en toute sĂ©rĂ©nitĂ© et avec le constant souci de la vĂ©ritĂ© scientifique, en ayant l'attitude scientifique rĂ©elle de celui qui doute, qui ne sait pas, qui s'est trompĂ© ou qui doute ». Deux principales thĂšses se sont affrontĂ©es celle d'une Égypte nĂšgre depuis ses origines, et berceau de l'humanitĂ© dĂ©fendue par Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga, et celle d'une Égypte ancienne blanche ou mĂ©tisse, dĂ©fendue par la plupart des autres savants conclusions gĂ©nĂ©rales de ce colloque montrent sans ambiguĂŻtĂ© la trĂšs nette domination des thĂšses soutenues par les professeurs Anta Diop et Obenga sur celles des autres sommitĂ©s mondiales prĂ©sentes La trĂšs minutieuse prĂ©paration des communications des professeurs Cheikh Anta Diop et Obenga n'a pas eu, malgrĂ© les prĂ©cisions contenues dans le document de travail prĂ©paratoire envoyĂ© par l'UNESCO, une contrepartie toujours Ă©gale. Il s'en est suivi un rĂ©el dĂ©sĂ©quilibre dans les discussions. ». Parmi les recommandations de ce colloque, on peut citer les points suivants qui marquent sans aucun doute le triomphe des principales thĂšses dĂ©fendues par Cheikh Anta Diop depuis son ouvrage de rĂ©fĂ©rence Nations nĂšgres et culture paru en 1954 - D'Ă©tablir toutes les corrĂ©lations possibles entre les langues africaines et l'Ă©gyptien ancien », Devant l'impossibilitĂ© de relier gĂ©nĂ©tiquement l'Ă©gyptien, le sĂ©mitique et le berbĂšre » ;- L'Ă©gyptien ne pouvait ĂȘtre isolĂ© de son contexte africain et que le sĂ©mitique ne rendait pas compte de sa naissance » ;- Le terme Kamet c'est Ă  dire Noir/Noire, fut dĂ©finitivement acceptĂ© pour dĂ©signer les Égyptiens. Terme qu'eux-mĂȘmes utilisaient pour se est Ă©galement intĂ©ressant de noter que c'est lors de ce colloque que fut rejetĂ© l'usage du terme biblique Cham, dĂ©nuĂ© de tout fondement WOPE 3 dĂ©cembre 2014 Un vrai savant, un grand savant, Mr Cheick Anta Diop. Entendre sa voix me remplit d'Ă©motion On Ă©prouve un sentiment d'humilitĂ© en entendant ce savant parler avec autant de clartĂ© des rĂ©sultats extraordinaires de recherches qu'il a rĂ©alisĂ©es dans des conditions trĂšs difficiles, voire hostiles tant ses thĂšses qui se sont depuis imposĂ©es, Ă©taient rĂ©volutionnaires pour son Ă©poque. Un des plus grands savants que l'Afrique et le monde noir ait donnĂ© au monde, une fiertĂ© pour l'Afrique
LePharaon noir. Cheikh Anta Diop (né le 29 décembre 1923 à Thieytou - mort le 7 février 1986 à Dakar) est un historien, anthropologue et homme politique sénégalais. Il a mis l'accent sur l'apport de l'Afrique et en particulier de l'Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiales. Ses thÚses restent aujourd'hui contestées
13 juillet 2015 par admin 13 juillet 2015 2 Commentaires 380 vus Premier disciple et vĂ©ritable lien vivant de l’hĂ©ritage de Cheikh Anta Diop Ă  travers le monde moderne, ThĂ©ophile Obenga est Ă©galement l’un des plus grands intellectuels africains encore en vie. Portrait d’un homme pluridisciplinaire engagĂ© dans le combat politique africain. Par Sandro CAPO CHICHI / NofipĂ©dia Jeunesse et origines Joseph ThĂ©ophile Obenga naĂźt le 2 fĂ©vrier 1936 Ă  Mbaya en pays Bangangoulou dans le nord du Congo Brazzaville, d’un pĂšre employĂ© d’une entreprise de concession coloniale. Ses parents sont tous deux d’ethnie mbochi et chrĂ©tiens. Le jeune ThĂ©ophile Ă©tudie Ă  Brazzaville dans une Ă©cole primaire et un collĂšge privĂ©s catholiques. Obenga rapporte la rigueur » de ses enseignants missionnaires de l’époque qui lui ont appris la discipline, le travail et la loyautĂ©. À l’époque, ses amis sont de tous horizons ethniques et aussi du Congo-Kinshasa. A leur contact, il apprend d’autres langues contre le kikongo. Cette enfance dans un contexte pluriethnique et plurilinguistique auront plus tard une influence dĂ©terminante dans sa farouche opposition aux chercheurs europĂ©ens et leur vision tribaliste » de l’Afrique. Excellent Ă©lĂšve, Ă  la fois en sciences exactes et humaines, le jeune Obenga ne se rend pas compte de la rĂ©alitĂ© coloniale jusqu’à ce qu’un de ses professeurs, en classe de troisiĂšme, ne dise Ă  sa classe que les Noirs sont infĂ©rieurs aux EuropĂ©ens. Cet Ă©vĂ©nement, bouleversant pour lui, aura une influence dĂ©terminante sur son avenir. Il s’efforcera dĂ©sormais de prouver le contraire de l’assertion de son professeur, lisant et travaillant davantage. Entre-temps, il intĂšgre les lycĂ©es Victor Augagneur et Savorgnan de Brazza. Au terme de ces Ă©tudes, il obtient son baccalaurĂ©at session lettres. Il poursuit l’étude de cette discipline pendant un an Ă  l’UniversitĂ© de Brazzaville. DĂ©part pour la France Vers 1959, ThĂ©ophile Obenga s’installe en France pour y poursuivre ses Ă©tudes Ă  l’universitĂ© de Bordeaux. Il y choisit la philosophie, mais sans vĂ©ritable certitude sur son avenir professionnel. En dehors de ses Ă©tudes il s’intĂ©resse toutefois au devenir de l’Afrique, lisant de nombreux intellectuels noirs contemporains et frĂ©quentant les organisations Ă©tudiantes africaines. Il est particuliĂšrement marquĂ© par le courant de la NĂ©gritude et, comme Ă  Brazzaville, il frĂ©quente des Africains de diffĂ©rentes origines. Vers 1962, l’un d’entre eux, le futur sociologue camerounais Joseph Mboui, lui recommande le livre d’un chercheur sĂ©nĂ©galais Ă  l’époque trĂšs controversĂ© dans le milieu universitaire français. La dĂ©couverte de Cheikh Anta Diop ThĂ©ophile Obenga accepte Ă  contre-cƓur de lire l’ouvrage Nations NĂšgres et Culture de Cheikh Anta Diop, mais le termine en une seule nuit. Il s’agit d’une rĂ©vĂ©lation pour ThĂ©ophile Obenga. Cet ouvrage – qui s’intĂ©resse notamment Ă  la falsification et Ă  l’europĂ©anisation de l’histoire de l’Afrique, et notamment de l’Egypte des Pharaons, et Ă  l’avenir scientifique, politique et culturel de l’Afrique – donne Ă  Obenga une voie Ă  suivre, voire une raison de vivre. Il se rend Ă  Paris pour acheter tous les ouvrages de Diop, puis vĂ©rifie par un travail de recherche en bibliothĂšque les thĂ©ories qui y sont dĂ©veloppĂ©es. Ces recherches le confortent dans son opinion positive de l’ouvrage et il prĂ©sente le livre Ă  ses camarades, mais se heurte Ă  leur scepticisme. La tendance est alors, chez les jeunes Africains, Ă  suivre les critiques des Africanistes europĂ©ens par leur autoritĂ© plus que par la qualitĂ© de leurs arguments. Obenga abandonne la philosophie et dĂ©cide se consacrer Ă  l’Histoire. Il s’inscrit vers l’ñge de 30 ans pour Ă©tudier cette discipline Ă  la Sorbonne. La naissance d’un combattant intellectuel AprĂšs avoir obtenu sa licence d’histoire, il Ă©tudie la prĂ©histoire et la palĂ©ontologie, et s’initie pendant une annĂ©e Ă  l’arabe pour avoir accĂšs aux sources arabes de l’Histoire africaine. Il part ensuite Ă©tudier Ă  GenĂšve oĂč il suit des formations d’histoire, de linguistique et d’égyptologie. Vers 1966-1967, il contacte pour la premiĂšre fois Cheikh Anta Diop qui l’encourage Ă  poursuivre dans cette voie, notamment Ă  travers la maĂźtrise de la langue Ă©gyptienne. Obenga redouble d’efforts, ignorant les railleries de ses camarades sur ce qu’ils considĂšrent comme de l’éparpillement. En 1969, il rencontre Cheikh Anta Diop Ă  Paris lors d’un colloque qui accepte de prĂ©facer son premier ouvrage, l’Afrique dans l’AntiquitĂ©. Il y introduit notamment des Ă©tudes comparĂ©es d’écritures africaines ainsi que la thĂ©orie linguistique du nĂ©gro-Ă©gyptien, qui fait remonter les langues africaines non-sĂ©mitiques, non berbĂšres et non khoisans Ă  une mĂȘme langue ancestrale, dont dĂ©rive aussi l’égyptien ancien. Il paraĂźtra en 1973 et recevra l’éloge du milieu universitaire français. Entre-temps, il a aussi Ă©tudiĂ© les sciences de l’éducation Ă  Pittsburgh aux Etats-Unis. Cheikh Anta Diop Retour Ă  Brazzaville et Colloque du Caire En 1970, l’annĂ©e suivante et fort de son succĂšs, il rentre au Congo oĂč il intĂšgre le dĂ©partement d’histoire. Il y rencontre un chercheur français, Michel M. Dufeil, qui le convainc de soutenir une thĂšse de doctorat, projet qu’Obenga avait abandonnĂ©. Le chercheur congolais souhaitait privilĂ©gier la pluridisciplinaritĂ© plutĂŽt que la recherche du diplĂŽme. Il soutiendra, plusieurs annĂ©es plus tard, une thĂšse sur travaux, c’est-Ă -dire une compilation de ses travaux postĂ©rieurs, notamment sur les liens entre l’Afrique noire moderne et l’Egypte ancienne, mais aussi sur les civilisations d’Afrique centrale prĂ©coloniale. Entre-temps, il est nommĂ© Ă  la tĂȘte de l’Ecole Normale SupĂ©rieure et enseigne la linguistique et l’égyptien ancien Ă  la facultĂ© de lettres de Brazzaville. En 1974, Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga participent Ă  un colloque organisĂ© par l’Unesco consacrĂ© au peuplement de la VallĂ©e du Nil et au dĂ©chiffrement de l’écriture mĂ©roĂŻtique. Les deux savants africains sont confrontĂ©s Ă  des chercheurs pour la plupart occidentaux dans un dĂ©bat contradictoire sur l’origine des Egyptiens anciens. La thĂšse des deux Africains, bien que contestĂ©e par leurs contradicteurs du colloque, sera publiĂ©e dans les actes du colloque. Il s’agit d’une premiĂšre reconnaissance internationale pour les travaux de ce qui deviendra l’Ecole africaine d’Egyptologie. Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, la nĂ©gro-africanitĂ© de l’Egypte lui est reconnue, en tous cas Ă  travers ses liens linguistiques et culturels avec l’Afrique noire contemporaine. Dans les annĂ©es qui suivent, Obenga publie de maniĂšre prolifique dans des domaines divers, bien que tous orientĂ©s vers le devenir de l’Afrique poĂ©sie, pĂ©dagogie, histoire politique et culturelle. En 1975, il entreprend une biographie du PrĂ©sident congolais Marien Ngouabi sous le contrĂŽle de ce dernier. Il la publie en 1977, l’annĂ©e de son assassinat. Cette mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la coopĂ©ration du nouveau prĂ©sident jusqu’en 1979, date de son Ă©viction et de l’arrivĂ©e au pouvoir de Denis Sassou Nguesso. Obenga, Diop et Jean Leclant lors du Colloque du Caire 1974 AnnĂ©es 1980 et 1990 Entre 1985 et 1991, ThĂ©ophile Obenga est Ă  la tĂȘte du Centre international des Civilisations Bantu CICIBA, situĂ© Ă  Libreville au Gabon. Il s’agit d’une grande unitĂ© de recherche pluridisciplinaire sur les civilisations de langues bantoues. C’est une initiative panafricaine puisque onze pays africains lusophones, francophones et anglophones ont contribuĂ© Ă  sa crĂ©ation. Obenga crĂ©e notamment dans le cadre du CICIBA la revue Muntu. Pendant cette pĂ©riode, qui voit aussi la mort de son pĂšre spirituel Cheikh Anta Diop en 1986, Obenga soutient aussi sa thĂšse sur travaux pour laquelle il obtient un Doctorat d’Etat Ăšs Lettres de l’UniversitĂ© de Montpellier sous la direction de Michel M. Dufeil. En 1991 toutefois, aprĂšs un dĂ©clin des financements allouĂ©s au CICIBA, il quitte le Gabon pour son pays d’origine oĂč il enseigne Ă  nouveau l’égyptologie. La dĂ©cennie des annĂ©es 90 est particuliĂšrement prolifique pour l’universitaire ThĂ©ophile Obenga. En 1990, il publie l’ouvrage La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique 2780-330 qui montre avec une Ă©tude de textes Ă©gyptiens que ceux-ci procĂšdent d’une vĂ©ritable rĂ©flexion philosophique et que cette tradition est comparable Ă  bien d’autres en Afrique noire moderne. En 1992, il crĂ©e ANKH, une revue consacrĂ©e Ă  l’Egyptologie aux sciences exactes et aux civilisations africaines dans le paradigme de recherche ouvert par Cheikh Anta Diop dans laquelle il publie depuis rĂ©guliĂšrement ; l’annĂ©e suivante, c’est la sortie d’Origine commune de l’égyptien ancien, du copte et des langues nĂ©gro-africaines modernes introduction Ă  la linguistique historique africaine, un ouvrage dĂ©diĂ© Ă  la comparaison des langues africaines modernes de l’égyptien ancien et Ă  la reconstruction de leur langue ancĂȘtre commune. Comme il l’annonçait dĂ©jĂ  dans l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, le sĂ©mitique et le berbĂšre ne seraient pas apparentĂ©s Ă  l’égyptien, mais le Niger-Congo et le Nilo-Saharien oui le chamito-sĂ©mitique serait une invention raciste créée pour accompagner le mensonge de l’appartenance de l’égyptien au monde sĂ©mitique et moyen oriental. Entre 1993 et 1994, Obenga est nommĂ© au ministĂšre de la Culture du Congo, sous le gouvernement de Pascal Lissouba. A cette Ă©poque, il prĂ©pare une grammaire de la langue Ă©gyptienne mais perd le fruit de son travail dans un incendie Ă  la suite du conflit civil. TouchĂ© par les Ă©vĂ©nements violents dans son pays, il consacrera des ouvrages Ă  une meilleure comprĂ©hension et Ă  une rĂ©solution des conflits qui y rĂšgnent 1998, 2001, 2010 . En 1995, annĂ©e de la publication de La GĂ©omĂ©trie Ă©gyptienne – Contribution de l’Afrique antique Ă  la mathĂ©matique mondiale, ThĂ©ophile Obenga est invitĂ© par le Professeur Molefi Kete Asante Ă  enseigner dans le dĂ©partement d’études africaines de l’UniversitĂ© de Temple en 1995 et 1996. En 1996, il publie Cheikh Anta Diop Volney et le Sphinx, consacrĂ© Ă  l’apport de Cheikh Anta Diop Ă  l’Historiographie mondiale. En 1998, il est nommĂ© Ă  la tĂȘte du dĂ©partement des Black Studies de l’UniversitĂ© de San Francisco. Il y restera prĂšs de dix ans avant d’ĂȘtre dĂ©classĂ© de son titre de chef du dĂ©partement au profit de l’universitaire amĂ©ricaine Dorothy Tsuruta, puis de quitter le dĂ©partement pour le Congo. AnnĂ©es 2000 Ă  aujourd’hui En 2001, en rĂ©ponse Ă  Africanismes, un ouvrage critique sur l’Ɠuvre et l’influence scientifique de Cheikh Anta Diop Ă©ditĂ© par des africanistes français, ThĂ©ophile Obenga publie Le sens de la lutte contre l’africanisme eurocentriste. Il y dĂ©nonce, de maniĂšre aussi concise que brutale, le racisme et les insuffisances de beaucoup de chercheurs europĂ©ens spĂ©cialistes » de l’Afrique, faisant remarquer la perte de l’influence de ceux-ci sur les nouvelles gĂ©nĂ©rations d’intellectuels africains et le futur de l’Afrique. En 2006, il publie L’Egypte, la GrĂšce et l’école d’Alexandrie, un livre consacrĂ© Ă  l’influence Ă©gyptienne sur la philosophie grecque. De nouvelles Ă©tymologies Ă©gyptiennes de mots grecs y sont notamment proposĂ©es. Les annĂ©es 2000 et 2010 voient en outre Obenga multiplier les articles scientifiques dans la revue ANKH et publier des travaux sur l’avenir politique, intellectuel et culturel de l’Afrique. L’un de ces derniers prend la forme d’une participation Ă  un ouvrage collectif intitulĂ© L’Afrique rĂ©pond Ă  Sarkozy en rĂ©ponse au dĂ©clarations racistes du PrĂ©sident français en 2007. En 2009, il apporte son soutien Ă  Denis Sassou Nguesso pour l’élection prĂ©sidentielle de la mĂȘme annĂ©e, et formule son souhait de voir crĂ©er une universitĂ© moderne Ă  Brazzaville dont il coconçoit le projet. Il renouvelle en 2014 son soutien Ă  Denis Sassou Nguesso pour l’élection prĂ©sidentielle de 2016 et Ă  la rĂ©vision de la Constitution souhaitĂ©e par celui-ci pour se reprĂ©senter. Dans Appel Ă  la jeunesse africaine contrat social africain pour le XXIe siĂšcle, publiĂ© en 2007, ThĂ©ophile Obenga exhorte la jeunesse d’Afrique Ă  redĂ©couvrir son histoire, se la rĂ©approprier et Ă  Ɠuvrer pour la Renaissance du continent, arguant que le futur de l’Afrique est panafricain ». Ainsi furent quelques faits de la vie de ThĂ©ophile Obenga, premier disciple actif de Cheikh Anta Diop, chef traditionnel mbochi, homme politique, historien, Ă©gyptologue, philosophe, linguiste et poĂšte qui a et continue Ă  donner, Ă  prĂšs de 80 ans, chaque souffle de son Ă©nergie vitale Ă  la naissance d’une nouvelle Afrique paisible et souveraine culturellement, politiquement et Ă©conomiquement. ThĂ©ophile Obenga SOURCE CheikhAnta DIOP s’est rĂ©vĂ©lĂ© depuis 1954, date de parution de son ouvrage-phare Nations nĂšgres et culture, comme un puissant savant, prĂ©occupĂ© de repenser l’histoire de l’Afrique noire et de fournir les fondements d’une vĂ©ritable culture philosophique nĂšgre, en recourant Ă  L’Egypte pharaonique (Ngoma-Binda 1992:122-130 ; Obenga 1990, Bilolo À l’époque, son livre Nations nĂšgres et culture paru en 1954 augure une rĂ©volution intellectuelle pour la pensĂ©e africaine. Mais le natif de Diourbel au SĂ©nĂ©gal doit affronter, ce samedi 9 janvier 1960, la dĂ©fiance de la communautĂ© scientifique occidentale qui ne valide pas ses travaux. La salle Louis Liard de la Sorbonne, au coeur du Quartier Latin Ă  Paris, est anormalement bruyante en ce samedi hivernal du dĂ©but des annĂ©es 1960. Pour cause, le fameux amphithéùtre dĂ©diĂ© Ă  la soutenance de thĂšse accueille Cheikh Anta Diop. De jeunes Africains se sont rĂ©unis par centaines pour supporter l’intellectuel sĂ©nĂ©galais. L’ex-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Ă©tudiants du Rassemblement dĂ©mocratique africain1 jouit d’une grande notoriĂ©tĂ© dans les milieux intellectuels et militants. Ce 9 janvier, il prĂ©sente une “Étude comparĂ©e des systĂšmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique, de l’AntiquitĂ© Ă  la formation des États modernes”. L’occasion historique de rĂ©parer une injustice. En 1953 en effet, Cheikh Anta Diop avait Ă©chouĂ© Ă  rĂ©unir un jury pour prĂ©senter un sujet de thĂšse intitulĂ© “Qu’étaient les Égyptiens prĂ©dynastiques ?”. Il reprendra toutefois ses idĂ©es dans Nations nĂšgres et culture, Ă©ditĂ© l’annĂ©e suivante par PrĂ©sence Africaine. Il y dĂ©veloppe l’idĂ©e selon laquelle les populations d’Afrique noire ont une unitĂ© culturelle qui provient de l’Égypte antique. Il affirme que les Égyptiens se dĂ©finissaient comme un peuple Ă  la peau noire. Diop s’appuie notamment sur les savants de la GrĂšce antique tels que HĂ©rodote ou Pythagore qui ont suivi une partie de leur instruction en Égypte. En pleine pĂ©riode de lutte contre l’oppression coloniale, ce livre fait l’effet d’une bombe. Il devient rapidement une Ɠuvre de rĂ©fĂ©rence et reçoit les Ă©loges de l’intellectuel martiniquais AimĂ© CĂ©saire dans son cĂ©lĂšbre Discours sur le colonialisme, oĂč il qualifie Nations nĂšgre et culture de “livre le plus audacieux qu’un nĂšgre ait jusqu’ici Ă©crit et qui comptera Ă  n’en pas douter, dans le rĂ©veil de l’Afrique.” Cheikh Anta Diop participe en 1956 au premier CongrĂšs des Ă©crivains et artistes noirs Ă  la Sorbonne aux cĂŽtĂ©s de Frantz Fanon, Richard Wright ou encore Amadou HampatĂ© Ba. Ce 9 janvier 1960 est donc un jour trĂšs attendu puisqu’il s’agit pour Diop de valider son travail auprĂšs de la communautĂ© scientifique. Ses travaux Ă©tant pluridisciplinaires, le jury le sera tout autant. Sont donc prĂ©sents le prĂ©historien AndrĂ© Leroi-Gourhaud, le sociologue Roger Bastide, l’ethnologue Hubert Deschamps et l’africaniste Georges Balandier. AndrĂ© Aymard, doyen de la facultĂ© des Lettres, spĂ©cialiste de l’antiquitĂ© grecque prĂ©side le jury. Les dĂ©bats sont hostiles, Diop se dĂ©fend avec hargne. La soutenance dure entre 6 et 7 heures, une Ă©ternitĂ©. La dĂ©libĂ©ration arrive enfin la thĂšse est validĂ©e avec la mention honorable. MalgrĂ© tout, elle est insuffisante pour permettre Ă  l’intellectuel sĂ©nĂ©galais de devenir Professeur dans l’UniversitĂ© française. Cheikh Anta Diop annonce qu’il retourne au SĂ©nĂ©gal. L’indĂ©pendance du pays sera effective en aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e. Mais lĂ  encore, le prĂ©sident et intellectuel LĂ©opold SĂ©dar Senghor s’appuiera sur la dĂ©cision du jury pour lui interdire d’enseigner Ă  l’UniversitĂ© de Dakar. Les deux hommes s’apprĂ©cient peu, Diop est l’un des plus farouches opposants Ă  Senghor et sa politique francophile. Ironie de l’histoire, l’UniversitĂ© de Dakar a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e UniversitĂ© Cheikh Anta Diop en 1987
 -Source africultures Samba DoucourĂ© Journaliste de formation et pratiquant depuis 1996... Libre penseur.
Legrand professeur Théophile Obenga dans son livre «Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx», nous dit ceci: «Aujourd'hui, la science physico-chimique donne entiÚrement raison à Cheikh Anta Diop. En effet, Jacques Labeyrie, qui à dirigé le centre des faibles radioactivités (CFR) du commissariat à l'énergie atomique (CEA) et du centre
Cheikh Anta Diop naĂźt en 1923 dans un petit village du SĂ©nĂ©gal, Caytou. L'Afrique est sous la domination coloniale europĂ©enne qui a pris le relai de la traite nĂ©griĂšre atlantique commencĂ©e au 16Ăšme siĂšcle. La violence dont l'Afrique est l'objet, n'est pas de nature exclusivement militaire, politique et Ă©conomique. ThĂ©oriciens Voltaire, Hume, Hegel, Gobineau, LĂ©vy Bruhl, etc. et institutions d'Europe l'institut d'ethnologie de France créé en 1925 par L. LĂ©vy Bruhl, par exemple, s'appliquent Ă  lĂ©gitimer au plan moral et philosophique l'infĂ©rioritĂ© intellectuelle dĂ©crĂ©tĂ©e du NĂšgre. La vision d'une Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les NĂšgres, n'ont jamais Ă©tĂ© responsables, par dĂ©finition, d'un seul fait de civilisation, s'impose dĂ©sormais dans les Ă©crits et s'ancre dans les consciences. L'Égypte est ainsi arbitrairement rattachĂ©e Ă  l'Orient et au monde mĂ©diterranĂ©en gĂ©ographiquement, anthropologiquement, culturellement. C'est donc dans un contexte singuliĂšrement hostile et obscurantiste que Cheikh Anta Diop est conduit Ă  remettre en cause, par une investigation scientifique mĂ©thodique, les fondements mĂȘmes de la culture occidentale relatifs Ă  la genĂšse de l'humanitĂ© et de la civilisation. La renaissance de l'Afrique, qui implique la restauration de la conscience historique, lui apparaĂźt comme une tĂąche incontournable Ă  laquelle il consacrera sa vie. C’est ainsi qu’il s'attache, dĂšs ses Ă©tudes secondaires Ă  Dakar et St Louis du SĂ©nĂ©gal, Ă  se doter d'une formation pluridisciplinaire en sciences humaines et en sciences exactes, nourrie par des lectures extrĂȘmement nombreuses et acquiert une remarquable maĂźtrise de la culture europĂ©enne, il n'en est pas moins profondĂ©ment enracinĂ© dans sa propre culture. Sa parfaite connaissance du wolof, sa langue maternelle, se rĂ©vĂšlera ĂȘtre l'une des principales clĂ©s qui lui ouvrira les portes de la civilisation pharaonique. Par ailleurs, l'enseignement coranique le familiarise avec le monde arabo-musulman. A partir des connaissances accumulĂ©es et assimilĂ©es sur les cultures africaine, arabo-musulmane et europĂ©enne, Cheikh Anta Diop Ă©labore des contributions majeures dans diffĂ©rents domaines. L'ensemble se prĂ©sente comme une Ɠuvre cohĂ©rente et puissante qui fait de Cheikh Anta Diop un savant et un humaniste. On se propose dans une premiĂšre partie de dĂ©gager de maniĂšre concise quelques-uns des traits essentiels de son Ɠuvre. En second lieu, on prĂ©sente la poursuite de l'Ɠuvre du savant dans le domaine de l'histoire et de l'Ă©gyptologie. L'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop La reconstitution scientifique du passĂ© de l'Afrique et la restauration de la conscience historique Au moment oĂč Cheikh Anta Diop entreprend ses premiĂšres recherches historiques annĂ©es 40 l'Afrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de l'historien britannique Arnold Toynbee. Il est symptĂŽmatique qu'encore au seuil des annĂ©es 60, dans le numĂ©ro d'octobre 1959 du Courrier de l'UNESCO, l'historien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "DĂ©couverte de l'Afrique" par la question "Le Noir est-t-il un homme sans passĂ© ?" Dans son rĂ©cent ouvrage "Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx", ThĂ©ophile Obenga montre magistralement en quoi consiste l'originalitĂ© et la nouveautĂ© de la problĂ©matique historique africaine ouverte et dĂ©veloppĂ©e par Cheikh Anta Diop "En refusant le schĂ©ma hĂ©gĂ©lien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par consĂ©quent attelĂ© Ă  Ă©laborer, pour la premiĂšre fois en Afrique noire une intelligibilitĂ© capable de rendre compte de l'Ă©volution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l'espace [...] Un ordre nouveau est nĂ© dans la comprĂ©hension du fait culturel et historique africain. Les diffĂ©rents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur État l'Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, BĂ©nin, etc. leur esprit, leur art, leur science. Mieux, ces diffĂ©rents peuples historiques africains s'accomplissent en rĂ©alitĂ© comme des facteurs substantiels de l'unitĂ© culturelle africaine". [ThĂ©ophile Obenga, Leçon inaugurale du colloque de Dakar de fĂ©vrier-mars 1996 intitulĂ© "L'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop - La Renaissance de l'Afrique au seuil du troisiĂšme millĂ©naire", Actes du colloque de Dakar Ă  paraĂźtre. Nations nĂšgres et Culture – De l'AntiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui– que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Éditions PrĂ©sence Africaine créées par Alioune Diop est le livre fondateur d'une Ă©criture scientifique de l’histoire africaine. La reconstitution critique du passĂ© de l'Afrique devient possible grĂące Ă  l'introduction du temps historique et de l'unitĂ© culturelle. La restauration de la conscience historique devient alors elle aussi possible. Les principales thĂ©matiques dĂ©veloppĂ©es par Cheikh Anta Diop Les thĂ©matiques prĂ©sentes dans l'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en six grandes catĂ©gories a. L'origine de l'homme et ses migrations. Parmi les questions traitĂ©es l'anciennetĂ© de l'homme en Afrique, le processus de diffĂ©rentiation biologique de l’humanitĂ©, le processus de sĂ©mitisation, l’émergence des BerbĂšres dans l’histoire, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines. b. La parentĂ© Égypte ancienne/Afrique noire. Elle est Ă©tudiĂ©e selon les aspects suivants le peuplement de la vallĂ©e du Nil, la genĂšse de la civilisation Ă©gypto-nubienne, la parentĂ© linguistique, la parentĂ© culturelle, les structures socio-politiques, etc. c. La recherche sur l'Ă©volution des sociĂ©tĂ©s. Plusieurs dĂ©veloppements importants sont consacrĂ©s Ă  la genĂšse des formes anciennes d'organisation sociale rencontrĂ©es dans les aires gĂ©ographiques mĂ©ridionale Afrique et septentrionale Europe, Ă  la naissance de l'État,.Ă  la formation et l'organisation des États africains aprĂšs le dĂ©clin de l'Égypte, Ă  la caractĂ©risation des structures politiques et sociales africaines et europĂ©ennes avant la pĂ©riode coloniale ainsi qu'Ă  leur Ă©volution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la Renaissance europĂ©enne. d. L'apport de l'Afrique Ă  la civilisation. Cet apport est restituĂ© dans de nombreux domaines la mĂ©tallurgie, l'Ă©criture, les sciences mathĂ©matiques, astronomie, mĂ©decine, ..., les arts et l'architecture, les lettres, la philosophie, les religions rĂ©vĂ©lĂ©es judaĂŻsme, christianisme, islam, etc. e. Le dĂ©veloppement Ă©conomique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l'Afrique. Toutes les questions majeures que pose l'Ă©dification d'une Afrique moderne sont abordĂ©es maĂźtrise des systĂšmes Ă©ducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales Ă  tous les niveaux de la vie publique ; l'Ă©quipement Ă©nergĂ©tique du continent ; le dĂ©veloppement de la recherche fondamentale ; la reprĂ©sentation des femmes dans les institutions politiques ; la sĂ©curitĂ© ; la construction d'un État fĂ©dĂ©ral dĂ©mocratique, etc. La crĂ©ation par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'Ă  sa disparition est significative de toute l'importance accordĂ©e Ă  "l'enracinement des sciences en Afrique". f. L'Ă©dification d'une civilisation planĂ©taire. L'humanitĂ© doit rompre dĂ©finitivement avec le racisme, les gĂ©nocides et les diffĂ©rentes formes d’esclavage. La finalitĂ© est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vƓux l'avĂšnement de l'Ăšre qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bĂątir la civilisation planĂ©taire au lieu de sombrer dans la barbarie" Civilisation ou Barbarie, 1981. L’aboutissement d’un tel projet suppose - la dĂ©nonciation de la falsification moderne de l'histoire "La conscience de l'homme moderne ne peut progresser rĂ©ellement que si elle est rĂ©solue Ă  reconnaĂźtre explicitement les erreurs d'interprĂ©tations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de l'Histoire, Ă  revenir sur les falsifications, Ă  dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant" Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, Paris, PrĂ©sence Africaine, p. 12. - la rĂ©affirmation de l'unitĂ© biologique de l'espĂšce humaine fondement d’une nouvelle Ă©ducation qui rĂ©cuse toute inĂ©galitĂ© et hiĂ©rachisation raciales "... Donc, le problĂšme est de rééduquer notre perception de l'ĂȘtre humain, pour qu'elle se dĂ©tache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques." Cheikh Anta Diop, "L'unitĂ© d'origine de l'espĂšce humaine", in Actes du colloque d'AthĂšnes Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141. L'ensemble de ces grandes problĂ©matiques dĂ©finit de façon claire et cohĂ©rente un cadre, des axes et un programme de travail. L'apport mĂ©thodologique et les acquis du colloque du Caire Pour sortir l'Afrique du paradigme anhistorique et ethnographique dans lequel anthropologues et africanistes l'avaient confinĂ©e Cheikh Anta Diop adopte une mĂ©thodologie de recherche qui s'appuie sur des Ă©tudes diachroniques, le comparatisme critique, la pluridisciplinaritĂ© archĂ©ologie, linguistique, ethnonymie/toponymie, sociologie, sciences exactes, etc.. GrĂące Ă  une approche Ă  la fois analytique et synthĂ©tique il lui a Ă©tĂ© possible de rendre aux faits historiques, sociologiques, linguistiques, culturels du continent africain, leur cohĂ©rence et leur intelligibilitĂ©. La nouvelle mĂ©thodologie en matiĂšre d'histoire africaine que prĂ©conise et met en Ɠuvre Cheikh Anta Diop dans ses travaux est exposĂ©e dans son livre AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, op. cit., pp. 195-214 et largement commentĂ©e par le professeur Aboubacry Moussa Lam cf. bibliographie. S'agissant de l'Égypte ancienne alors Ă©tudiĂ©e dans son contexte nĂ©gro-africain, Cheikh Anta Diop Ă©crit "Partant de l'idĂ©e que l'Égypte ancienne fait partie de l'univers nĂšgre, il fallait la vĂ©rifier dans tous Ies domaines possibles, racial ou anthropologique, linguistique, sociologique, philosophique, historique, etc. Si l'idĂ©e de dĂ©part est exacte, l'Ă©tude de chacun de ces diffĂ©rents domaines doit conduire Ă  la sphĂšre correspondante de l'univers nĂšgre africain. L'ensemble de ces conclusions formera un faisceau de faits concordants qui Ă©liminent le cas fortuit. C'est en cela que rĂ©side la preuve de notre hypothĂšse de dĂ©part. Une mĂ©thode diffĂ©rente n'aurait conduit qu'Ă  une vĂ©rification partielle qui ne prouverait rien. Il fallait ĂȘtre exhaustif" Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1967, p. 275. En 1970, l'UNESCO sollicite Cheikh Anta Diop pour devenir membre du ComitĂ© scientifique international pour la rĂ©daction d'une Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique. Son exigence d'objectivitĂ© le conduit Ă  poser trois prĂ©alables Ă  la rĂ©daction des chapitres consacrĂ©s Ă  l'histoire ancienne de l'Afrique. Les deux premiers consistent en la tenue d'un colloque international, organisĂ© par l'UNESCO, rĂ©unissant des chercheurs de rĂ©putation mondiale, pour d'une part, traiter de l'origine des anciens Égyptiens, et d'autre part faire le point sur le dĂ©chiffrement de l'Ă©criture mĂ©roĂŻtique. En effet, une confrontation des travaux de spĂ©cialistes du monde entier lui paraissait indispensable pour faire avancer la science historique. Le troisiĂšme prĂ©alable concerne la rĂ©alisation d'une couverture aĂ©rienne de l'Afrique afin de restituer les voies anciennes de communication du continent. C'est ainsi que se tient au Caire du 28 janvier au 3 fĂ©vrier 1974, organisĂ© par l'UNESCO dans le cadre de la RĂ©daction de l'Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, le colloque intitulĂ© "Le peuplement de l'Égypte ancienne et le dĂ©chiffrement de l'Ă©criture mĂ©roĂŻtique". Ce colloque rassemble une vingtaine de spĂ©cialistes appartenant aux pays suivants Égypte, Soudan, Allemagne, USA, SuĂšde, Canada, Finlande, Malte, France, Congo et SĂ©nĂ©gal. La contribution trĂšs constructive des chercheurs africains tant au plan mĂ©thodologique qu'au niveau de la masse des faits apportĂ©s et instruits, a Ă©tĂ© reconnue par les participants et consignĂ© dans le compte-rendu du colloque, notamment dans le domaine de la linguistique "un large accord s'est Ă©tabli entre les participants". "Les Ă©lĂ©ments apportĂ©s par les professeurs DIOP et OBENGA ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme trĂšs constructifs. 
 Plus largement, le professeur SAUNERON a soulignĂ© l'intĂ©rĂȘt de la mĂ©thode proposĂ©e par le professeur OBENGA aprĂšs le professeur DIOP. L'Égypte Ă©tant placĂ©e au point de convergence d'influences extĂ©rieures, il est normal que des emprunts aient Ă©tĂ© faits Ă  des langues Ă©trangĂšres ; mais il s'agit de quelques centaines de racines sĂ©mitiques par rapport Ă  plusieurs milliers de mots. L'Ă©gyptien ne peut ĂȘtre isolĂ© de son contexte africain et le sĂ©mitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc lĂ©gitime de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique."[cf. Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique, Paris, Afrique/Stock/Unesco, 1980, pp. 795-823]. S'agissant de la culture Ă©gyptienne "Le professeur VERCOUTTER a dĂ©clarĂ© que, pour lui, l'Égypte Ă©tait africaine dans son Ă©criture, dans sa culture et dans sa maniĂšre de penser. Le professeur LECLANT a reconnu ce mĂȘme caractĂšre africain dans le tempĂ©rament et la maniĂšre de penser des Égyptiens." Le rapport, dans sa conclusion gĂ©nĂ©rale indique que "La trĂšs minutieuse prĂ©paration des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA n'a pas eu, malgrĂ© les prĂ©cisions contenues dans le document de travail prĂ©paratoire envoyĂ© par l'UNESCO, une contrepartie toujours Ă©gale. Il s'en est suivi un vĂ©ritable dĂ©sĂ©quilibre dans les discussions." Depuis 1974, les dĂ©couvertes archĂ©ologiques, les Ă©tudes linguistiques, les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques, l'examen de la culture matĂ©rielle, l'Ă©tude de la philosophie, etc. ne font que confirmer chaque jour davantage les grandes orientations de recherche recommandĂ©es par le Colloque du Caire. La postĂ©ritĂ© intellectuelle Dans le domaine de l'Ă©gyptologie, par exemple, une communautĂ© d'Ă©gyptologues africains existe dĂ©sormais. Elle s’est constituĂ©e selon les Ă©tapes ci-aprĂšs. La pĂ©riode de la recherche solitaire 1946-1970 Jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1970, Cheikh Anta Diop poursuit, dans une totale solitude intellectuelle, ses recherches sur la parentĂ© existant entre l'Égypte ancienne et le reste de l'Afrique noire engagĂ©es dĂ©jĂ  depuis plus d'une vingtaine d'annĂ©es. Un veto s'oppose implacablement Ă  ce qu'il enseigne Ă  l'UniversitĂ© de Dakar. Deux consĂ©quences immĂ©diates en dĂ©coulent l'impossibilitĂ© d'orienter et de former les jeunes gĂ©nĂ©rations d'historiens et d'Ă©gyptologues africains, et celle de procĂ©der au renouvellement complet des "Études africaines" tant sur le plan du contenu de l'enseignement intĂ©gration des antiquitĂ©s Ă©gypto-nubiennes, etc. que sur celui des critĂšres de compĂ©tence. ThĂ©ophile Obenga rencontre Cheikh Anta Diop Au dĂ©but des annĂ©es 60, ThĂ©ophile Obenga, dĂ©couvre le livre de Cheikh Anta Diop Nations nĂšgres et Culture. ThĂ©ophile Obenga, est dĂ©jĂ  formĂ© Ă  la philosophie et il maĂźtrise le grec ancien ainsi que le latin. Il s'oriente de maniĂšre dĂ©cisive vers l'Ă©gyptologie et la linguistique. Il suit les enseignements de grands noms de la linguistique historique comme Henri Frei Ă  l'UniversitĂ© de GenĂšve et Émile Benveniste au CollĂšge de France Ă  Paris. Les premiers rĂ©sultats des recherches de ThĂ©ophile Obenga en histoire et en linguistique paraissent dans des articles dĂšs 1969. C'est en 1973, qu'il publie aux Éditions PrĂ©sence Africaine son premier grand livre, L'Afrique dans l'AntiquitĂ© - Égypte pharaonique/Afrique Noire. Le lecteur y trouvera entre autres des chapitres fondamentaux consacrĂ©s Ă  la comparaison de la langue Ă©gyptienne ancienne et des langues nĂ©gro-africaines contemporaines, ainsi qu'aux Ă©critures anciennes du continent africain. Cheikh Anta Diop n'est dĂ©sormais plus seul. Il le sait et il exprime l'espoir, dans sa prĂ©face au livre de ThĂ©ophile Obenga, de voir se constituer Ă  terme une Ă©quipe de chercheurs africains "Il est indispensable de crĂ©er une Ă©quipe de chercheurs africains oĂč toutes les disciplines sont reprĂ©sentĂ©es. C'est de la sorte qu'on mettra le plus efficacement possible la pensĂ©e scientifique au service de l'Afrique.", avec la mise en garde prĂ©alable suivante "Puissent-ils comprendre qu'Ă  la maĂźtrise des connaissances il faut ajouter l'efficacitĂ© de l'organisation pour se maintenir". Le colloque du Caire 1974 Ă©voquĂ© plus haut consolide la collaboration entre les deux hommes pour la réécriture de l'histoire de l'Afrique et partant de l'humanitĂ©, sur des bases strictement objectives. Les acquis du colloque du Caire provoquent des fissures dans le dispositif d'isolement dressĂ© autour de Cheikh Anta Diop. La technicitĂ© du dĂ©bat scientifique, dĂ©voile jour aprĂšs jour, l'incompĂ©tence et l'imposture africaniste qui se rĂ©fugie de maniĂšre malsaine, hier comme aujourd'hui encore, dans une pseudo critique Ă  caractĂšre psychanalytique ou dans le procĂšs d'intention. Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga se sont attachĂ©s, parallĂšlement Ă  leurs recherches, Ă  sensibiliser les Africains Ă  l'histoire de l'Afrique avant la colonisation, aux enjeux vitaux qui lui sont associĂ©s, Ă  faire naĂźtre des vocations, au moyen de confĂ©rences, de colloques, de longues interviews en Afrique, en Europe, dans les CaraĂŻbes, aux États-Unis. Au fil des annĂ©es des Africains se sont engagĂ©s dans la voie de l'Ă©gyptologie, tout en se heurtant, d’une part Ă  l’hostilitĂ© du milieu universitaire, notamment francophone, oĂč une telle orientation est "politiquement incorrecte" et d’autre part Ă  la faiblesse des moyens matĂ©riels. Les continuateurs. L'École africaine d'Ă©gyptologie Une Ă©cole africaine d'Ă©gyptologie s'est progressivement constituĂ©e. C'est le lieu de souligner, ici, toute l'importance que revĂȘt la connaissance de l'intĂ©rieur de l'univers nĂ©gro-africain, particuliĂšrement Ă  la langue, la culture matĂ©rielle, les conceptions philosophiques, religieuses et socio-politiques. On touche donc du doigt les critĂšres mĂȘmes que doit satisfaire un spĂ©cialiste vĂ©ritable de l'Afrique ancienne. Les grandes orientations de travail de l'Ă©cole africaine d'Ă©gyptologie recouvrent les thĂ©matiques dĂ©veloppĂ©es par Cheikh Anta Diop, rappelĂ©es plus haut, ainsi que les recommandations du colloque d'Égyptologie du Caire. Les rĂ©sultats les plus rĂ©cents des recherches linguistiques, culturelles de maniĂšre gĂ©nĂ©rale sur la civilisation pharaonique alliĂ©s Ă  ceux des recherches archĂ©ologiques illustrent la pertinence scientifique du cadre de travail nĂ©gro-africain, son caractĂšre Ă©minemment fĂ©cond. La revue ANKH, Revue d'Ă©gyptologie et des civilisations africaines, a justement pour vocation de publier de tels acquis. ANKH signifie la "Vie" en langue Ă©gyptienne pharaonique. Créée en 1992, elle est dirigĂ©e par le professeur ThĂ©ophile Obenga. Les collaborateurs de ANKH sont des chercheurs de divers pays, marque de son ouverture internationale. On y trouvera, outre les Ă©tudes consacrĂ©es Ă  l’AntiquitĂ© Ă©gypto-nubienne linguistique, culture matĂ©rielle, philosophie, religion, archĂ©ologie,..., des synthĂšses sur l'Afrique en gĂ©nĂ©ral, une section sciences exactes physique, mathĂ©matiques, informatique, ..., et une rubrique bibliographique. ParallĂšlement, toute une sĂ©rie d’ouvrages traduit la richesse de la recherche Ă©gyptologique africaine cf. bibliographie. Cette production intellectuelle de haut niveau s’enrichit chaque annĂ©e de nouvelles Ă©tudes et constitue la base nĂ©cessaire d’un enseignement de qualitĂ© sur l'Afrique ancienne. En 1981, Cheikh Anta Diop est enfin nommĂ© professeur d'histoire associĂ© Ă  la FacultĂ© des Lettres et Sciences Humaines de Dakar, c’est-Ă -dire vingt sept ans aprĂšs la parution de Nations nĂšgres et Culture, vingt et un ans aprĂšs son Doctorat d'État. Il y enseignera en maĂźtrise, en DEA et dirigera des thĂšses jusqu'Ă  sa disparition en 1986. La relĂšve est assurĂ©e aujourd'hui par Aboubacry Moussa Lam et Babacar Sall, Ă©gyptologues Ă  l’UniversitĂ© Cheikh Anta Diop de Dakar. SollicitĂ©s par nombre de clubs, de cercles d’études, d'associations comme les GĂ©nĂ©rations Cheikh Anta Diop du Burkina-Faso, du Niger, du Mali, du SĂ©nĂ©gal, les Ă©gyptologues africains assurent Ă©galement une vulgarisation sur l’histoire ancienne de l’Afrique Ă  travers cours, confĂ©rences, sĂ©minaires, expositions organisĂ©s en Afrique, aux États-Unis, dans les CaraĂŻbes, en Europe. La jeunesse africaine du continent et de la diaspora est dĂ©sormais Ă©difiĂ©e sur la pĂ©riode de son histoire qui prĂ©cĂšde les quatre siĂšcles de la traite nĂ©griĂšre atlantique et d'occupation coloniale, jusqu'aux pĂ©riodes les plus reculĂ©es. L'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop montre la nĂ©cessitĂ© pour l'Afrique d'un retour Ă  l'Égypte ancienne dans tous les domaines celui des sciences, de l'art, de la littĂ©rature, du droit, ... La dĂ©marche historique, loin d'ĂȘtre conçue comme un repli sur soi ou une simple dĂ©lectation du passĂ©, permet Ă  Cheikh Anta Diop de dĂ©finir le cadre de rĂ©flexion appropriĂ© pour poser, en termes exacts, l'ensemble des problĂšmes culturels, Ă©ducatifs, politiques, Ă©conomiques, scientifiques, techniques, industriels, etc., auxquels sont confrontĂ©s les Africains, aujourd'hui, et pour y apporter des solutions. C'est pourquoi toute son Ɠuvre se prĂ©sente comme le socle mĂȘme d’une vĂ©ritable renaissance de l'Afrique "[Et] les Ă©tudes africaines ne sortiront du cercle vicieux oĂč elles se meuvent, pour retrouver tout leur sens et toute leur fĂ©conditĂ©, qu'en s'orientant vers la vallĂ©e du Nil. RĂ©ciproquement, l'Ă©gyptologie ne sortira de sa sclĂ©rose sĂ©culaire, de l'hermĂ©tisme des textes, que du jour oĂč elle aura le courage de faire exploser la vanne qui l'isole, doctrinalement, de la source vivifiante que constitue, pour elle, le monde nĂšgre" AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres - mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, op. cit., p. 12.
CheikhAnta Diop, Volney et le sphinx. Theophile (Cn Obenga. Editeur : Presence Africaine. Date de parution : 11/07/2000. EAN : 9782708706040. 33,30 € Du mĂȘme auteur The book “Negro Nation and Cultures” is the fruit of phenomenal research, carried out by Cheikh Anta Diop, to restore the history of black Africa, which has long been obscured. At that time, scientific racism, carried by eminent figures, was rooted in Western society, and had attributed to white the Cartesian being par excellence, the father of all civilizations, and defined black as a primitive, emotional being, incapable of the slightest logic. The ancient Egyptians were blackRelated stories It is in this torrent of racist certainties that Cheikh Anta Diop, a young man 27 years of age, is going to take the dominant ideology to the task, by asserting that the ancient Egyptians, precursors of civilization and science, were black. He not only asserts it, but he also proves it. This thesis had the effect of an earthquake, and since it was bothersome, he had to be silenced. You can’t hide the sun with a finger, as the African proverb says. Even if the Sorbonne University rejected his thesis in 1951, PrĂ©sence Africaine published the book in 1954. Notwithstanding the evidence that is not lacking in his book, prejudiced scientists will try by all means to bring his work into disrepute. Deemed too revolutionary, some African intellectuals found it difficult to adhere to the ideas conveyed in the book. AimĂ© CĂ©saire was one of the few to support it. In “Discourse Against Colonialism”, he will describe Cheikh Anta Diop’s book as “the most audacious book a Negro has ever written”. It was only until the 1974 Unesco colloquium that most of his theses were finally recognized “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”; these were the conclusions of this summit. Evidence of the negritude of ancient Egypt Figure 1Egyptian 11th Dynasty 2061-2010 BC. Medium painted sandstone. Date 21st Century BC. Egyptian National Museum, Cairo, Egypt. Photographic Rights held by The The Bridgeman Art Library The fight was a long one, and yet long before it, the fatherhood of Egyptian civilization had been attributed to the black race. In the testimonies of Greek scholars such as Herodotus, Aristotle, who were eyewitnesses, the black skin and frizzy hair of the Egyptians were mentioned. Aristotle called them “agan malane” to describe their skin, which meant excessively black. In the 18th Century, the Count of Volney, a French historian, faced with overwhelming evidence, drew the same conclusions “The Copts are therefore properly the representatives of the Egyptians, and there is a singular fact that makes this acceptation even more probable. Looking at the faces of many individuals of this race, I found a peculiar character that caught my attention all of them have a yellowish and smoky skin tone, which is neither Greek nor Arabic; all of them have puffy faces, swollen eyes, crushed noses, big lips; in a word, a real Mulatto figure. “I was tempted to attribute it to the climate when, having visited the Sphinx, its appearance gave me the key to the riddle. On seeing that head, typically Negro in all its features, I remembered the remarkable passage where Herodotus says, “As for me, I judge the Colchians to be a colony of the Egyptians because, like them, they are black with woolly hair” In other words, the ancient Egyptians were true Negroes of the same type as all native-born Africans.” One of the other irrefutable proofs of the Negro character of the ancient Egyptians was the color of their gods. Osiris and Thoth, to name but a few were black. The dark representations of the pharaohs and the hairstyles they wore also support the negritude of ancient Egypt. See MENTOUHOTEP II and NEFERTARI. The analogy goes beyond the physical and capillary features. Ancient Egyptian values such as totemism are still present in Black Africa. A comparative linguistic study highlights the similarity between Egyptian and African languages such as Valaf and Serere non-exhaustive list. In light of these arguments, the conclusion is final The invention of writing, of science, we owe it to blacks. The Greek culture which inspired the Roman culture draws its sources from Negro Africa. “Pythagoras spent 22 years in Egypt, from 558 to 536 BC. Plato stayed there from 399 to 387 It was therefore there, at the feet of the Egyptian priests, that they drew the knowledge that made their glory. Pharaonic Egypt which was their teacher for so long is part of the heritage of the Black World. It is itself a daughter of Ethiopia. And “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”. Giving the black man his rightful place in the history of mankind The fact that this part of the history of mankind was brushed aside was linked to the need to justify colonization. The barbarian negro was then invented and culture was brought to him. This propaganda found it difficult to accept that African society was structured and advanced before the arrival of the settlers. That the emancipation of women was not a problem. As African society is matriarchal, women held positions of responsibility long before this was the case in Europe. The goal that Cheikh Anta Diop had in restoring this truth, was to give back to the forgotten continent its letters of nobility. It was not a question of awakening underlying hints of a superiority complex that could lead to forms of Nazism. [
] the civilization he [the Negro] claims to have created could have been created by any other human race – as far as one can speak of a race – which would have been placed in such a favorable and unique cradle” [Cheikh Anta Diop, Negro Nations, and Culture, op. cit. 4th edition, p. 401]. Far from being a racist as his detractors wanted to describe him, Cheikh Anta Diop was a great humanist, who was recognized as such. His work aimed to combat scientific racism and to prove that intelligence is in no way linked to skin color. He challenged the conception of the dominant race, which can be considered a significant contribution to the history of mankind. The Legacy of Cheikh Anta Diop Years later, how do we contribute to the propagation of the colossal legacy left by Cheikh Anta Diop? He advocated for a united Africa, gathered together, after having forged a strong identity, which would serve as a solid foundation. Where are we with pan-Africanism? With the adaption of our languages to the realities and sciences as he experienced with the Valaf in the book? With the decolonization of mentalities? It must be said that these subjects remain topical. It is our duty to contribute to the emergence of our continent, which will first and foremost be cultural. In the field of education, we must implement textbooks adapted to our realities. Let us adapt our languages to modern realities. It is not a question of banishing the colonial languages acquired, but of revaluing our own and adapting them to modern science. It is with feet firmly anchored in its roots, free from alienation, detached from the yoke of the colonial, and from the alienation of the colonized, that Africa will know its true value, and that it will be able to take its place on the world chessboard. This re-foundation, which should not be done in a belligerent manner, will generate Africans proud of their origins, who will take their destiny into their own hands. Dessimilarits frappantes existent entre les positions de Hegel et Cheikh Anta Diop sur la question de lemploi des langues nationales dans lenseignement. Lamine Keta accuse Hegel dtre euro-chauvin pour avoir amput lAfrique dune de ses parties, lgypte. Pour Perter-Anton von Arnim, ce nest pas Hegel qui a amput lAfrique noire de sa partie gyptienne, ctait
Les manuels des classes de collĂšge de la sixiĂšme Ă  la troisiĂšme sont signĂ©s par une Ă©quipe d’enseignants africains ». Qui sont ces enseignants anonymes ? Nous n’avons aucune information sur leur identitĂ© encore moins sur leurs compĂ©tences. Il est parfois mentionnĂ© au dĂ©but du manuel coordination Sophie le Callennec ». Or Sophie le Callennec n’est pas africaine. Si elle ne fait pas sĂ»rement partie de l’ Ă©quipe d’enseignants africains » alors Ă  quel titre intervient- elle ? Manifestement on veut donner l’illusion que ces manuels sont l’Ɠuvre d’africains sans doute pour ne pas heurter les sensibilitĂ©s nationales des lecteurs. Alors qu’en rĂ©alitĂ© ces enseignants africains travaillent vraisemblablement sous le contrĂŽle intellectuel d’une historienne non africaine. La direction de la rĂ©daction d’un manuel d’histoire ivoirien par un historien non africain ressortissant de l’ancien pays colonisateur est un choix malheureux de la maison d’édition française. A ce propos, voici la position de l’historien Joseph. Ki – Zerbo. De mĂȘme, autant le concours de tous les savants est nĂ©cessaire pour produire des monographies, et mĂȘme des Ă©tudes gĂ©nĂ©rales sur l’histoire de l’Afrique, autant l’interprĂ©tation gĂ©nĂ©rale de ce passĂ© et la confection des manuels d’histoire de l’Afrique Ă  l’usage des jeunes citoyens africains, doit incomber avant tout Ă  des historiens africains? Ceux – ci ont pour vocation pour Ă©duquer leur concitoyens » [1] De ce qui prĂ©cĂšde une grave question se pose. La CĂŽte d’Ivoire a-t-elle donc perdu l’initiative historique et politique de l’écriture de ses manuels d’histoire ? Aussi est-on amenĂ© Ă  s’interroger sur les rapports que l’Etat de CĂŽte d’Ivoire entretint avec l’histoire ? On se souvient que l’écrivain Bernard DadiĂ© a rĂ©vĂ©lĂ© dans un article du journal le jour », l’autodafĂ© de manuels d’histoire dans les annĂ©es 1960 [2] par des autoritĂ©s acadĂ©miques. [1] Joseph Ki –Zebo, Histoire de l’Afrique noire d’hier Ă  aujourd’hui, Paris Hatier, page 29. [2] Un livre parlant de cet homme n’a-t-il pas Ă©tĂ© brulĂ© dans la cour de l’AcadĂ©mie ? Sur ordre de qui ? C’est homme, c’était Gabriel DadiĂ© » dans Bernard B. DadiĂ©, Cailloux blancs, chroniques, Abidjan, NEI/CEDA, 2004. Page 23. Il s’agit d’aprĂšs nos enquĂȘtes du premier manuel d’histoire ; AndrĂ© ClĂ©rici sous la direction, Histoire de la CĂŽte d’Ivoire, Abidjan, CEDA, 1962 2 – L’absence d’un paradigme civilisationel » Le constituant ivoirien proclame L’Etat a le devoir de sauvegarder et de promouvoir les valeurs nationales de civilisation ainsi que les traditions culturelles non contraires Ă  la loi et aux bonnes mƓurs »[1]. L’Etat ivoirien a donc un projet culturel qui s’enracine naturellement dans les traditions nĂ©gro-africaines. C’est l’une des fonctions de l’éducation et en particulier de l’histoire de porter le projet de civilisation de la sociĂ©tĂ© car l’enseignement doit ĂȘtre organisĂ© autour des intĂ©rĂȘts et des buts de la sociĂ©tĂ© afin d’assurer la reproduction de celle-ci. Or une des caractĂ©ristiques de la civilisation nĂ©gro-africaine c’est qu’elle repose sur les humanitĂ©s classiques Ă©gypto-nubiennes, socle de l’unitĂ© culturelle africaine. C’est Cheikh Anta Diop qui rendra le mieux compte du paradigme civilisationel » africain ; Les nouvelles humanitĂ©s africaines devront reposer sur les fondements de la culture Ă©gypto-nubienne, de mĂȘme que les humanitĂ©s occidentales s’appuient sur la culture grĂ©co-romaine antique. Sans rĂ©fĂ©rence systĂ©matique Ă  l’Egypte dans tous les domaines de la culture, il ne sera pas possible de bĂątir un corps de sciences humaines le spĂ©cialiste africain qui veut faire Ɠuvre scientifique n’a pas le choix, il ne peut pas se contenter de flirter avec les faits culturels Ă©gyptiens »[2]. Aussi les pĂ©dagogies africaines doivent avoir pour paradigme le complexe Ă©gypto –nubien ancien.[3] Or l’analyse des manuels d’histoire examinĂ©s dans cette Ă©tude montre que les auteurs ne prennent pas Ă  leur compte cet hĂ©ritage des humanitĂ©s classiques africaines. Tout au contraire les auteurs, Ă  la suite des africanistes », falsifient honteusement l’histoire en s’employant Ă  couper » l’Egypte ancienne » du reste du monde nĂ©gro-africain pour la rattacher Ă  l’Orient. Or comme le souligne Diop l’orientalisme » est une frustration pour les africains. [1] Article 7 de la Constitution de CĂŽte d’Ivoire de 2000. [2]Cheick Anta Diop, AntiquitĂ© Africaine par l’image, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1967. Page 12. [3] ThĂ©ophile Obenga , Hommage Ă  AntĂ©nor Firmin 18850-1911, Ă©gyptologue haĂŻtien, ANKH N°17 annĂ©e 2008, 132-143. 3 – L’absence du temps historique et de l’unitĂ© culturelle africaine L’histoire africaine telle qu’elle se donne Ă  voir dans ces manuels nie l’unitĂ© historique et culturelle du continent. Et pourtant les travaux de Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obinga ont dĂ©finitivement rĂ©glĂ© la question. En effet, L’Ɠuvre de Cheikh Anta Diop a introduit le temps historique et l’unitĂ© culturelle dans les Ă©tudes africaines, sortant l’Afrique du carcan anhistorique et ethnographique dans lequel les historiens africanistes traditionnels l’avaient enfermĂ©e » [1]. En 1993, ThĂ©ophile Obinga, dans un livre fondateur de la linguistique historique africaine, [2] dĂ©montre la parentĂ© gĂ©nĂ©tique des langues Negro –Africaines et en tire des grandes consĂ©quences ; l’existence d’un ancĂȘtre commun prĂ©-dialectal qui est le Negro – Egyptien ; une civilisation commune existe de ce fait, unissant tout le domaine du nĂ©gro africain; l’Egypte pharaonique est la toute premiĂšre grande civilisation historique apparue dans le domaine du Negro – Africain. L’aspiration de tous les Ă©tats africains et des africains du continent et de la diaspora est de construire une fĂ©dĂ©ration politique panafricaine. L’Union africaine et toutes les autres organisations rĂ©gionales dites d’intĂ©gration seraient l’un des moyens stratĂ©gique pour atteindre cet objectif politique Mais comment construire un avenir commun, si l’enseignement de l’histoire dissimule et minorise le destin commun qui lie tous les africains depuis la genĂšse de l’humanitĂ©. C’est sans doute pour cette raison que Molefe kete Asante a pu Ă©crire dans un livre fondateur de l’afrocentricitĂ© Depuis le dix – huitiĂšme siĂšcle, nos penseurs cherchent Ă  Ă©tablir notre union politique et Ă©conomique
Cette quĂȘte a engendrĂ© de faux espoirs, et d’opter pour des illusions nous a fatiguĂ©s de la rhĂ©torique de l’unitĂ©. Ce n’est pas l’unitĂ© que nous devons rechercher, c’est la conscience collective. » [3] Or l’histoire en est le fondement. [1] Obinga , ThĂ©ophile Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx ; contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l’historiographie mondiale, Paris, PrĂ©sence Africaine/Khepera, 1996, [2] Obinga ThĂ©ophile, Origine commune de l’Egyptien ancien du copte et des langues Negro – Africaines modernes; introduction Ă  la linguistique historique africaine, Paris, l’Harmattan, 1993. [3] AsantĂ© Molefi Kete, L’afrocentricitĂ©, traduction Ama Mazama, Paris, Editions Menaibuc, 2003, page 53. 4 – La genĂšse de l’humanitĂ© A propos de l’apparition de l’homme sur la terre, les auteurs de ces manuels prĂ©sentent sous forme trĂšs hypothĂ©tique la naissance de l’homme moderne en Afrique L’on peut supposer que l’Afrique, oĂč les premiers hommes sont apparus, a Ă©tĂ© le premier continent habitĂ© »[1]. Pourtant en l’état actuel des connaissances, l’apparition de l’homme en Afrique n’est plus une simple hypothĂšse mais un fait vĂ©rifiable. La chronologie des grandes Ă©tapes des dĂ©couvertes scientifiques et recherches l’atteste. 1880 Charles Darwin fĂ»t le premier scientifique Ă  publier une thĂ©orie moderne sur l’évolution et sur l’origine de l’homme. Il fut aussi le premier Ă  dĂ©signer l’Afrique comme son lieu d’origine R. Leakey, 1980. 1954 Cheikh Anta Diop soutient la thĂšse du monogĂ©nĂ©tisme et de l’africanitĂ© de l’humanitĂ© 1959 Louis et Mary Leakey interprĂ©tant pour la premiĂšre fois les fouilles de Olduva en Tanzanie confirment l’origine africaine de l’humanitĂ©. 1967 le palĂ©ontologue Louis Leakey dĂ©couvre deux crĂąnes fossiles Omo 1 et Omo 2 Ă  Kibish dans le sud de la riviĂšre Omo en l’Ethiopie. Ils sont datĂ©s de 130 000 ans avant l’ùre chrĂ©tienne. 1997 – 2003 Fouilles archĂ©ologiques dirigĂ©es par Tim Wite et Berhane Asafaw prĂšs du village de Herto en Ethiopie. L’équipe met au jour deux crĂąnes d’adultes et celui d’un enfant prĂšs du village de Herto, dans la dĂ©pression de l’Afar Ă  l’Est de l’Ethiopie. C’est le genre homo sapiens Idaltu. L’ñge obtenu par la mĂ©thode argon est fixĂ© entre 154 000 et 160 000 ans avant l’ùre chrĂ©tienne. Cette dĂ©couverte confirme l’origine africaine de l’homo sapiens sapiens. Il met en relief toute la chaĂźne de l’évolution en Ethiopie. En 2005, les fossiles omo 1 et omo 2 dĂ©couvertes par Louis Leakey font l’objet d’une nouvelle datation entreprise par une Ă©quipe de chercheurs amĂ©ricains et australiens dirigĂ©e par Ian Mc Dougall Ă  partir des sĂ©diments rocheux d’oĂč les deux fossiles avaient Ă©tĂ© extraits en 1967. La mĂ©thode isotopique Ă  l’argon a permis de conclure Ă  une datation de 195 000 +-5000 ans avant l’ùre chrĂ©tienne. Ce sont aujourd’hui les plus vieux ossements d’Homo sapiens sapiens ou hommes modernes dĂ©couverts[2]. PrĂ©coces et africains. Ces fossiles renforcent l’hypothĂšse d’une origine commune et africaine de tous les hommes actuels Luigi Luca Cavalli – Sforza, gĂ©nĂ©ticien Ă  l’UniversitĂ© de Standford, confirme l’origine monogĂ©nĂ©tique, de l’humanitĂ© Ă  partir de l’ADN. Le savant africain ThĂ©ophile Obenga a cette belle formule Le moment le plus puissant et jamais renouvelĂ© que l’humanitĂ© ait vĂ©cu fut prĂ©cisĂ©ment ce moment exceptionnel oĂč l’homme se trouva homme sur le sol africain »[3]. Par la suite, de nombreux scientifiques dans des disciplines diverses viendront par les rĂ©sultats de leurs recherches conforter la thĂšse de l’origine africaine et monogĂ©nĂ©tique de l’humanitĂ©. Ainsi Yves Coppens, Gunter Brauer, Donald Johanson, Richard Leakey, Stephen Jay Gould et Maurice TaĂźb en palĂ©ontologie humaine, Rebecca L. cann, M. Stoneking et Allan C. Wilson en Analyse des distances gĂ©nĂ©tiques, Richard Lewontin en Technique de l’électrophorĂšse ; Joseph H. Reichholf en biologie et Ă©cologie[4]. Tous dĂ©montrent que l’espĂšce humaine a une origine commune venue de l’Afrique de l’Est au niveau de l’homo erectus, du nĂ©andertalien, de l’Homo sapiens sapiens[5]. Comment peut- on alors encore parler d’hypothĂšse ? Les auteurs font semblant de ne pas ĂȘtre Ă  jour sur cette question afin de dissimuler aux enfants l’origine africaine de l’humanitĂ©. Pourtant les auteurs prĂ©sentent une carte dans le mĂȘme chapitre 8. Les premiers hommes ». Cette carte intitulĂ©e le peuplement de la terre » montre sans Ă©quivoque le peuplement Ă  partir de la vallĂ©e du Nil selon la thĂšse monogĂ©nĂ©tique. Mais les auteurs restent silencieux sur la signification de cette carte. Il y a un autre paradoxe, le texte intitulĂ© l’Afrique berceau de l’humanitĂ© » est un extrait des Ɠuvres de Leopold SĂ©dar Sengor datĂ© de 1967. Celui – ci est connu pour ĂȘtre un grand poĂšte. Pourquoi prĂ©fĂ©rer l’argumentaire d’un poĂšte Ă  celui d’un scientifique comme Cheikh Anta Diop qui a Ă©tabli les fondements scientifiques de cette thĂšse ? [1] Une Ă©quipe d’enseignants africains, Histoire gĂ©ographie, 6 e. Paris CEDA, Groupe Hatier international, 2001. Page 24. [2] Nature, vol 433, 733, 736 annĂ©e 17 fĂ©vrier 2005 [3] ThĂ©ophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, PrĂ©sence Africaine/Khepera, Paris, 1996. Page 236. [4] ThĂ©ophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, PrĂ©sence Africaine/Khepera, Paris, 1996, page [5]ThĂ©ophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, PrĂ©sence Africaine/Khepera, Paris, 1996, page 236. 5 – La naissance de l’art et de la pensĂ©e symbolique Les auteurs des manuels d’histoire utilisĂ©s dans les collĂšges ivoiriens Ă©vitent soigneusement de dire que l’art est nĂ© en Afrique. Ils notent dans le manuel de sixiĂšme En Europe les plus anciens vestiges d’art datent d’il y a 35 000 ans »[1]. C’est en 1940 que H. Breuil authentifie les grottes de Lascaux et en fait une premiĂšre description. La datation de la grotte par Libby au carbone 14 donne de 17 000 ans avant l’ùre chrĂ©tienne c’est-Ă -dire dans le MagdalĂ©nien. Ainsi et jusqu’à la fin des annĂ©es 1990, de nombreux chercheurs, sur la base des peintures rupestres des grottes de Lascaux ou Chauvet, Ă©taient convaincus que la rĂ©volution culturelle des homo Sapiens Sapiens venant d’Afrique, avait eu lieu en Europe et en France en particulier. Mais une autre datation de la dame de Brassempouy tĂȘte de femme en ivoire donne 23 000 avant l’ùre chrĂ©tienne. Mais de nouvelles dĂ©couvertes vont remettre en cause cette thĂšse ; 1950. DĂ©couverte de l’os d’Ishango par un gĂ©ologiste belge du nom de Jean de Heinzelin. La connaissance des mathĂ©matiques par les africains est attestĂ©e aux sources du Nil 25 000 ans avant l’ùre chrĂ©tienne[2].AnnĂ©es 1970 La dĂ©couverte de l’os de Lebombo entre la RĂ©publique Sud – africaine et le Swaziland permet d’attester plus loin encore dans le temps de la rĂ©flexion mathĂ©matique chez les africains soit 35 et 37 000 ans avant l’ùre partir de 1991, Henshilwood conduit des fouilles dans la grotte de Blombos en RSA. Les pierres gravĂ©es et les coquillages trouvĂ©s dans la grotte montrent, que l’art graphique et la pensĂ©e symbolique sont apparus depuis bien longtemps en Afrique, vers 77 000 ans avant l’ùre ocre gravĂ© voir annexe qui comporte une sĂ©rie de lignes parallĂšles est la premiĂšre attestation connue Ă  ce jour de l’existence de la pensĂ©e symbolique » qui caractĂ©rise l’homme moderne l’homo sapiens sapiens. En rapportant la date des anciens vestiges d’art europĂ©ens et en faisant le silence sur celles d’Afrique qui sont pourtant plus ancienne encore, les auteurs laissent entendre qu’il n’existe pas d’attestation ancienne de l’art en Afrique. Cette prĂ©sentation tronquĂ©e de la rĂ©alitĂ© est une manipulation qui vise Ă  tromper l’apprenant. Nous avons la preuve que la falsification de l’histoire par les auteurs est une entreprise consciente car la manipulation ne relĂšve pas de la science mais de la prestidigitation. Per ankh Kemetmaat [1] Une Ă©quipe d’enseignants africains, Histoire gĂ©ographie, 6 e. Paris CEDA, Groupe Hatier international, 24. [2] Ankh n°12 et 13. 2003 -2004. SOURCE Afrocenticity internationnal
CheikhAnta Diop, Volney et le Sphinx contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l'historiographie mondiale by ThĂ©ophile Obenga. 0 Ratings 0 Want to read; 0 Currently reading; 0 Have read; Donate this book to the Internet Archive library. × Close. Hooray! You've discovered a title that's missing from our library
Cheikh Anta Diop Le livre Nation nĂšgres et cultures », est le fruit de recherches phĂ©nomĂ©nales, menĂ©es par Cheikh Anta Diop, afin de restaurer l’histoire de l’Afrique noire longtemps occultĂ©e. À cette Ă©poque, le racisme scientifique, portĂ© par d’éminentes figures, Ă©tait enracinĂ© dans la sociĂ©tĂ© occidentale, et avait attribuĂ© au blanc l’ĂȘtre cartĂ©sien par excellence, la paternitĂ© de toutes les civilisations, et dĂ©fini le noir, comme un ĂȘtre primitif, Ă©motif, incapable de la moindre logique. Les Égyptiens de l’antiquitĂ© Ă©taient noirs C’est dans ce torrent de certitudes racistes, que Cheikh Anta Diop, jeune homme de 27 ans, va prendre l’idĂ©ologie dominante Ă  contre-pied, en affirmant que les Égyptiens de l’antiquitĂ©, prĂ©curseurs de la civilisation et des sciences Ă©taient des noirs. Il ne fait pas que l’affirmer, il le prouve. Cette thĂšse fit l’effet d’un sĂ©isme, et comme elle dĂ©rangeait, il fallait le faire taire. On ne peut cacher le soleil avec la main dit le proverbe africain. MĂȘme si l’universitĂ© de la Sorbonne rejette sa thĂšse en 1951, PrĂ©sence africaine Ă©ditera le livre en 1954. Nonobstant les preuves qui ne manquent pas dans son livre, des scientifiques pĂ©tris de prĂ©jugĂ©s essaieront par tous les moyens, de jeter le discrĂ©dit sur son travail. JugĂ©es trop rĂ©volutionnaires, certains intellectuels africains avaient du mal Ă  adhĂ©rer aux idĂ©es vĂ©hiculĂ©es dans le livre. AimĂ© CĂ©saire fut l’un des rares Ă  le soutenir. Dans discours contre le colonialisme », il qualifiera le livre de Cheick Anta Diop de livre le plus audacieux qu’un nĂšgre n’ait jamais Ă©crit » Il a fallu attendre le colloque de l’Unesco en 1974, pour que la plus grande partie de ses thĂšses soient finalement reconnus dans sa façon d’écrire, sa culture et sa façon de penser, l’Egypte Ă©tait africaine » telles furent les conclusions de ce sommet. Les preuves de la nĂ©gritude de l’Egypte antique Statue en grĂšs du pharaon Montouhotep II environ 2055-2004 avant JC, provenant de Deir elBahari, situĂ© sur la rive gauche du Nil face Ă  Louxor. Elle est exposĂ©e au MusĂ©e national Ă©gyptien au Caire. AFP – Luisa Ricciarini/Leemage Le combat fut de longue haleine, et pourtant, bien avant lui, la paternitĂ© de la civilisation Égyptienne avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  la race noire. Dans les tĂ©moignages de savants grecs comme HĂ©rodote, Aristote, qui avait Ă©tĂ© des tĂ©moins oculaires, la peau noire et les cheveux crĂ©pus des Égyptiens Ă©taient mentionnĂ©s. Aristote disait d’eux qu’ils Ă©taient agan malane », pour dĂ©crire leur peau ce qui signifiait excessivement noir. Au 18e s, le comte de Volney, historien français, devant les Ă©vidences accablantes, tira les mĂȘmes conclusions Les Coptes sont donc proprement les reprĂ©sentants des Egyptiens et il est un fait singulier qui rend cette acception encore plus probable. En considĂ©rant le visage de beaucoup d’individus de cette race, je lui ai trouvĂ© un caractĂšre particulier qui a fixĂ© mon attention tous ont un ton de peau jaunĂątre et fumeux, qui n’est ni grec, ni arabe ; tous ont le visage bouffi, l’oeil gonflĂ©, le nez Ă©crasĂ©, la lĂšvre grosse ; en un mot, une vraie figure de MulĂątre. J’étais tentĂ© de l’attribuer au climat, lorsqu’ayant visitĂ© le Sphinx, son aspect me donna le mot de l’énigme. En voyant cette tĂȘte caractĂ©risĂ©e de nĂšgre dans tous ses traits, je me rappelais ce passage remarquable d’HĂ©rodote, oĂč il dit “Pour moi, j’estime que les Colches sont une colonie des Egyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crĂ©pus”, c’est Ă  dire que les anciens Egyptiens Ă©taient de vrais nĂšgres de l’espĂšce de tous les naturels de l’Afrique.» Une des autres preuves irrĂ©futables du caractĂšre nĂšgre des anciens Égyptiens, Ă©taient la couleur de leurs dieux. Osiris et Thot pour ne citer qu’eux Ă©taient noirs. Les reprĂ©sentations foncĂ©es des pharaons et les coiffures qu’ils arboraient, Ă©tayent aussi la nĂ©gritude de l’Égypte antique. voir les reprĂ©sentations de MENTOUHOTEP 1er et NÉFERTARI L’analogie va au-delĂ  des traits physiques et capillaires. Des valeurs propres Ă  l’Égypte antique, comme le totĂ©misme sont encore prĂ©sentes en Afrique noire, Une Ă©tude comparĂ©e linguistique, souligne des similitudes entre l’Égyptien et les langues africaines comme le Valaf et le Serereliste non exhaustive. Au vue de ces arguments, la conclusion est sans appel L’invention de l’écriture, des sciences nous la devons Ă  des noirs. La culture grecque qui a inspirĂ© la culture romaine, tire ses sources de l’Afrique nĂšgre. Pythagore est restĂ© en Egypte pendant 22 ans, de 558 Ă  536 av. J-C. Platon y est restĂ© de 399 Ă  387 av. C’est par consĂ©quent lĂ -bas, aux pieds des prĂȘtres Égyptiens, qu’ils ont puisĂ© le savoir qui a fait leur gloire. L’Egypte pharaonique qui a Ă©tĂ© leur institutrice pendant si longtemps fait partie du patrimoine du Monde Noir. Elle est elle-mĂȘme fille de l’Ethiopie. Et dans sa façon d’écrire, sa culture et sa façon de penser, l’Egypte Ă©tait africaine ». Donner Ă  l’homme noir la place qui lui revient dans l’histoire de l’humanitĂ© Le fait que ce pan de l’histoire de l’humanitĂ©, ait Ă©tĂ© balaye du revers de la main, Ă©tait liĂ© au besoin de justifier la colonisation. On invente alors le nĂšgre barbare, Ă  qui on apporte la culture. Cette propagande avait du mal Ă  accepter que la sociĂ©tĂ© africaine Ă©tait structurĂ©e et avancĂ©e, avant l’arrivĂ©e des colons. Que l’émancipation des femmes n’était pas un problĂšme. La sociĂ©tĂ© africaine Ă©tant matriarcale, les femmes occupaient des postes de responsabilitĂ©, bien avant que ce fut le cas en Europe. Le but de Cheikh Anta Diop en restituant cette vĂ©ritĂ©, Ă©tait de redonner au continent oubliĂ© ses lettres de noblesse. Il ne s’agissait pas d’éveiller des relents sous-jacents de complexe de supĂ©rioritĂ©, pouvant dĂ©boucher sur des formes nazisme. [
] la civilisation dont il [le NĂšgre] se rĂ©clame eĂ»t pu ĂȘtre créée par n’importe quelle autre race humaine – pour autant que l’on puisse parler d’une race – qui eĂ»t Ă©tĂ© placĂ©e dans un berceau aussi favorable, aussi unique” [Cheikh Anta Diop, Nations nĂšgres et Culture]. Loin d’ĂȘtre un raciste comme voulait le dĂ©crire ses dĂ©tracteurs, Cheikh Anta Diop Ă©tait un grand humaniste, qui a Ă©tĂ© reconnu comme tel. Son travail a consistĂ© Ă  combattre le racisme scientifique, et Ă  prouver que l’intelligence n’est nullement liĂ©e Ă  la couleur de peau. Il a remis en cause la conception de la race dominante, ce qu’on peut considĂ©rer comme un apport non nĂ©gligeable Ă  l’histoire de l’humanitĂ©. L’hĂ©ritage de Cheikh Anta Diop Des annĂ©es plus tard, comment contribuons-nous Ă  la propagation de l’hĂ©ritage colossal de Cheick Anta Diop ? Il prĂŽnait une Afrique unie, rassemblĂ©e, aprĂšs s’ĂȘtre forgĂ©e une identitĂ© forte qui servirait de fondation solide. OĂč en sommes-nous avec le panafricanisme ?Avec l’adaptation de nos langues aux rĂ©alitĂ©s et aux sciences comme il en a fait l’expĂ©rience avec le Valaf dans le livre ? Avec la dĂ©colonisation des mentalitĂ©s ? Force est de constater ,que ces sujets restent d’actualitĂ©. La tĂąche qui nous incombe aujourd’hui, est de contribuer TOUS Ă  l’émergence de notre continent, qui sera d’abord culturelle. Dans le domaine scolaire, nous devons implĂ©menter des manuels adapter Ă  nos rĂ©alitĂ©s. Adaptons nos langues aux rĂ©alitĂ©s modernes. Il ne s’agit pas de bannir les langues coloniales acquises, mais revaloriser les nĂŽtres et les adapter aux sciences modernes. C’est les pieds solidement ancrĂ©s dans ses racines, libre de toute aliĂ©nation, dĂ©tachĂ©e du joug du colonial, et de l’aliĂ©nation du colonisĂ©, que l’Afrique connaitra sa vraie valeur, et qu’elle pourra prendre sa place sur l’échiquier mondial. Cette refondation qui ne doit pas se faire dans une dĂ©marche belliqueuse, engendrera des africains fiers de leurs origines, qui prendront leur destinĂ©e en main. Offrede formation. L'UCAD est composĂ© d'Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur de recherche rĂ©partis en facultĂ©s, Ă©coles supĂ©rieures, instituts d'universitĂ©, Ă©coles doctorales ainsi que l'Ecole Inter-Etats des Sciences et MĂ©decine VĂ©tĂ©rinaires qui dĂ©pend scientifiquement de l'UniversitĂ©. Consulter le catalogue. RĂ©ponse du DĂ©partement CivilisationVous trouverez un exposĂ© synthĂ©tique et Ă©quilibrĂ© sur la trĂšs complexe et trĂšs controversĂ©e question de l’origine de la philosophie africaine et ses principaux enjeux en consultant le site du Dr. Nsame Mbongo de l’universitĂ© de Douala Naissance de la philosophie et renaissance africaine Origines et enjeux de la philosophie nĂ©gro-pharaoniqueRĂ©sumĂ© La philosophie, en tant que pensĂ©e sociale, est le lieu de problĂšmes fondamentaux qui engagent le destin historique des peuples et la responsabilitĂ© politique des Etats. Bien que dĂ©clarĂ©e souvent non philosophique, la pensĂ©e africaine n’échappe pas Ă  la rĂšgle. Mais que faut-il entendre prĂ©cisĂ©ment par philosophie dans un continent oĂč les mythologies, les mentalitĂ©s et mĂȘme les devinettes passent pour philosophiques aux yeux de certains ? Il importe d’établir clairement qu’en philosophie, la raison frĂ©quente le mythe tout en l’évitant. DĂšs lors, il apparaĂźtra que la naissance de cette activitĂ© intellectuelle et existentielle est Ă  mettre en rapport avec l’antiquitĂ© africaine. Pourtant, les vicissitudes de l’histoire ont plutĂŽt fait triompher le miracle grec ». Il n’en reste pas moins que l’Afrique a de bonnes raisons de revendiquer l’hĂ©ritage philosophique pharaonique en vue de sa Renaissance la personnalitĂ© et l’Ɠuvre de Cheikh Anta Diop Cheikh Anta DiopCheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx de ThĂ©ophile ObengaCheikh Anta Diop l’homme et l’Ɠuvre aperçu par le texte et par l’image les racines du futur de M’backĂ© DiopSur la problĂ©matique afrocentrique Civilisation ou barbarie anthropologie sans complaisance de Cheikh Anta DiopDeux livres d’un de ses plus proches disciples La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique 2780-330 avant notre Ăšre de ThĂ©ophile ObengaPour une nouvelle histoire de ThĂ©ophile ObengaDeux livres critiques Ă©crits par des universitaires africains Sur la philosophie africaine de Paulin J. HountondjiL’europhilosophie face Ă  la pensĂ©e du nĂ©gro-africain thĂšses sur l’épistĂ©mologie du rĂ©el et problĂ©matique nĂ©o-pharaonique de PathĂ© DiagnePour finir, deux livres trĂšs critiques Ă©crits par des europĂ©ens Afrocentrismes l’histoire des Africains entre Egypte et AmĂ©rique sous la direction de François-Xavier Fauvelle, Jean-Pierre ChrĂ©tien et Claude-HĂ©lĂšne PerrotL’Afrique de Cheikh Anta Diop histoire et idĂ©ologie de François-Xavier Fauvelle 7J9OiwJ.
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